L'HISTOIRE DU SHOOT'EM UP - La génération 8 bits

Voici la suite de ce grand historique des shoot’em up. Après avoir passé en revue la naissance du genre, il est temps de s’attaquer à une période importante pour le genre, la génération 8 bits avec les consoles de l’époque, la NES, la Master System et surtout la PC-Engine, qui s’est rapidement imposée comme la machine de référence dans le genre. La plupart des shoot’em up importants ont été converti sur les consoles de salon, souvent avec de lourdes pertes graphiques, mais je reviendrais en détail sur la plupart des titres quand je ferrai un historique des jeux d’arcade. Pour l’heure, je vais m’intéresser aux principales machines, en évoquant tout de même le cas de certaines consoles oubliées comme la GX-4000. Le cas du MSX devrait être traité dans un prochain dossier consacré aux shoot’em up sur ordinateur, avec les merveilles de l’Amiga, de l’Atari ST et les quelques jeux du genre sur PC. La période 8 bits sera peu propice aux shoot'em up, demandant un affichage rigoureux (pas question de clignotement ou de ralentissement) et une certaine vitesse, peu de shoot'em up sur NES ou Master System parviendront à un bon niveau de réussite. En revanche, la PC-Engine changera complètement la donne grâce à sa puissance sans comparaison et à l'orientation des développeurs. Cette dernière deviendra rapidement la reine des shoot'em up, celle qui aura accueillit le plus de jeux du genre de toute l'histoire du jeu vidéo.

LA NES, quantité ne rime pas avec qualité

On attaque les consoles 16 bits avec la NES, qui propose une bonne quantité de jeux mais la qualité ne suit clairement pas, malgré le "Seal of Quality" de Nintendo. Plusieurs périodes se succèdent dans l'histoire de la NES, le milieu des années quatre vingt et les années 1990, qui voient l'arrivée de jeux nettement supérieurs techniquement. Galaxian (Namcot - 1984) est l'un des premiers shoot'em up de la NES, conversion de l'antique hit d'arcade de Namco qui est proche de l'original (encore heureux). En provenance du même développeur, Xevious (Namcot - 1984) est fidèle à la version d'arcade et permet à la NES de se doter des jeux qui faisaient fureur dans les salles d'arcade quelques années auparavant. Star Force (Hudson - 1985) est tout à fait correct pour l'époque, nettement plus moderne que les Galaxian et Xevious. Il préfigure le Star Soldier (Hudson Soft - 1986) qui sortira l'année suivante, de qualité au moins équivalente. En comparaison Exed Exes (Capcom - 1985) est vraiment faible avec ses clignotements incessants alors que la conversion du jeu d'arcade Exerion (Jaleco - 1985) est assez faible niveau gameplay, comme l'original à cause d'une inertie vraiment trop prononcée. Toujours en 1985 arrive 1942 (Capcom - 1985), adaptation d'arcade qui met en scène un avion style seconde guerre mondiale. L'adaptation est vraiment pauvre. Galg (Db Soft - 1985) n'est pas mauvais mais vraiment monotone. Geimos (ASCII - 1985) adopte une représentation à la façon d'Exerion mais en plus jouable et sur deux niveaux de hauteur (comme Xevious) pour un titre qui ne s'en sort pas trop mal. L'adaptation de l'anime Macross (Namco - 1985) s'en tire avec les honneurs avec une action bien présente et l'ambiance de la série, qui en fait l'un des meilleurs shoot de la NES à cette époque. Terra Cresta (Vic Tokai - 1985) intègre des modules qui viennent se greffer à votre vaisseau, pour un shoot assez bien foutu.

SCREENSHOT 1984 - 1985 NES

La conversion du fameux Choplifter, de Broderbund à l'origine, (Jaleco - 1986) est toujours aussi originale mais toujours aussi difficile ! Ce titre reste tout de même un bon classique même si la durée de vie d'un être humain normal doit être de 5 secondes de jeu. Toujours dans le domaine des conversions d'arcade, Galaga (Namcot - 1985) est la fidèle conversion du vieux hit d'arcade de 1981, un peu obsolète à l'heure du scrolling mais au moins le plaisir y est, ce qui n'est pas toujours le cas ailleurs. Alpha Mission ou A.S.O. selon les versions (SNK - 1986) est un jeu à scrolling vertical absolument épouvantable qui cumule des problèmes d'affichage permanent et des ralentissements à gogo. Autant dire que le gameplay pompé sur Xevious ne rattrape rien et que ce titre est une daube effroyable sur NES. Argus (Jaleco - 1986), un clone de Xevious, ne s'en tire pas trop mal pour un jeu de cet âge, l'action y est presque, mais pas tout à fait, dynamique. Gyrodine (Taito - 1986) est le papa de Tiger Heli / Kyuukyoku Tiger, un shoot vertical où l'on dirige un hélicoptère. B-Wings (Data East - 1986) est un petit shoot des familles avec la possibilité de choisir un module. C'est moche, comme les autres jeux à cette époque et c'est loin d'être passionnant. Gradius (Konami - 1986) débarque enfin sur NES, ce qui permet à la machine de se doter enfin d'un shoot'em up de qualité, grâce au savoir-faire de Konami. Super Xevious (Namcot - 1986) est une nouvelle version du fameux hit de Namco, un peu vieillotte tout de même. Konami change de registre avec TwinBee (Konami - 1986), un shoot'em up tout mignon qui reprend les tirs sur deux hauteurs. C'est franchement mignon, avec les power ups en forme de cloche.

SCREENSHOT 1986 NES

En 1987 sort Air Fortress (Hal Laboratory - 1987), une curiosité qui mélange phase de shoot horizontal et phase à pied. L'idée est intéressante mais on s'ennuie ferme et on regrette que l'action ne soit pas un peu plus dynamique. 1943 (Capcom - 1987) s'en sort bien mieux et approche du potable, tout en étant vraiment facile et pas vraiment beau. Sunsoft adapte le Fantasy Zone (Sunsoft - 1987) de Sega dans une version toujours aussi coloré et psychédélique mais bien loin des jeux de tirs classiques. 1987 marque l'arrivée d'un titre Hudson, Hector '87 (Hudson - 1987) qui n'est pas mal avec son bestiaire de créatures aquatiques (vous avez dit Darius ?). La même année, Konami enfonce le clou avec son fameux Life Force / Salamander (Konami - 1987), version mélangeant le Salamander d'arcade avec l'évolution de l'armement selon Gradius. Ce dernier est une réussite totale, encore meilleur que les deux précédents Gradius et s'impose comme le shoot'em up horizontal de référence sur la console. Section Z (Capcom - 1987) est un titre bien emblématique de la firme; avec une bonne dose d'action et la possibilité de se retourner (le bouton de tire détermine la direction, comme dans Doule Dragon 2). Un très bon shoot pour la NES, qui n'en possède pas encore énormément de qualité. Top Gun (Konami - 1987) offre enfin un shoot en avion potable, malgré ses quatre petits niveaux et sa difficulté. Attack Animal Gakuen (Pony Canyon - 1987) est un clone de fou de Space Harrier où l'on incarne une écolière qui tire (par un moyen que l'on ignore) sur des animaux vachement démoniaques dans une réalisation qui ferait rêver une PlayStation 3. Evidemment c'est pathétique, on oublie. Baltron (Toei Animation - 1987) est une shoot horizontal qui propose un radar comme le vieux Defender sauf qu'au lieu de se redonner, on peut accélérer et ralentir le scrolling. On trouve également une jauge de Fuel. Le but est d'éliminer les adversaires rapidement pour ne pas tomber à cours de fuel. Les adversaires en question sont censés être de type futuriste mais les capacités de la NES et le talent des designers n'aidant pas, on se retrouve à affronter des avions en papier. Il ne vaut mieux pas prolonger l'expérience au-delà des cinq minutes de jeu, ce qui vous laisse imaginer la qualité du titre.

SCREENSHOT 1987 NES

Capcom part dans le trip du shoot'em up mythologique (Dragon Spirit puis Phelios plus tard) avec Legendary Wings (Capcom - 1988), un shoot un peu fourre-tout qui mélange phase de haut et de profil avec un certain succès, sans pour autant briller. Globalement, cette première fournée de titres est mitigée mais certains titres sortent du lot comme Salamander ou Section Z. Gradius 2 (Konami - 1988) est l'adaptation de Gofer no Yabou dans une version adaptée à la NES de qualité malgré les clignotements de sprites. Etant donné la faiblesse de la concurrence, les deux Gradius se posent dans le peloton de tête sans la moindre difficulté. The Guardian Legend (Compile - 1988) fait apparaître les noms de Irem et Compile dans son écran titre, deux développeurs qui auront un poids considérable dans l'univers du shoot des années à venir. Il s'agit d'un shoot horizontal avec un scrolling vraiment rapide. Tout comme Air Fortress l'année précédente, ce dernier mélange phase de shoot et phase à pied avec une vue de haut et en plus un scénario ! Il s'agit incontestablement d'un titre de qualité pour la NES. Gyruss (Konami - 1988) fait un peu penser au vieux Tempest puisque l'on dirige un vaisseau dans un cyclindre. Il s'avère plaisant à jouer, sans casser des briques, mais tout de même sympathique. Defender 2 (Hal America - 1988) est très proche du premier volet qui date tout de même de 1981, donc plutôt anecdotique. La version NES de Air Wolf (Kyugo - 1988), connu en tant que Supercopter chez nous, fameuse série TV de la cinq, donne lieu à un shoot horizontal assez vif en comparaison des autres jeux du genre mais qui n'échappe pas aux problèmes d'affichages dès que la machine surcharge en sprites. La possibilité de passer en super vitesse est rapidement gâchée par les super ralentissements qu'elle entraîne et le manque de lisibilité se fait cruellement sentir. Une tentative amusante mais loin d'être une réussite.

SCREENSHOT 1988 NES

Top Gun 2 (Konami - 1989) est très décevant par rapport au premier volet. Irem revient avec Image Fight (Irem - 1989), un shoot vertical plutôt sympa sur NES. Captain Ed (Sony - 1989) repousse les limites du grotesque avec un vaisseau équipé d'un marteau qui peut frapper le sol. C'est sans intérêt, malgré un effort d'originalité incontestable. Captain Skyhawk (Rare - 1989) amène des graphismes et une représentation originale, mais un gameplay pas forcément maîtrisé. La tentative n'est pas inintéressante mais on est loin du chef d'oeuvre. On retrouve également Chuka Taisen (Taito - 1989) de Taito et son ambiance très singulière, très chinoise, où l'on incarne un moine sur un nuage flottant qui affronte des démons, des tortues, des bols de riz, un Parodius avant l'heure... Le jeu s'en tire sans trop de problèmes d'affichage, les tirs sont très lisibles et la qualité est bien présente, pour une fois. Dragon Spirit Aratanaru Densetsu (Namcot - 1989) est largement inférieur à la version PC-Engine mais demeure largement au-dessus de la production moyenne, qui peine à avoir un gameplay acceptable. D'ailleurs le jeu commence par l'affrontement final de la version NEC et parle de la naissance des dragons jumeaux de Dragon Saber ! Dragon Spirit, shoot scénarisé, est un titre de choix dans le genre même s'il est loin d'être aussi impressionnant qu'un Crisis Force. Chez Natsume, Abadox (Natsume - 1989) est un vrai pot pourri des diverses idées des autres développeurs, avec un déroulement façon Section Z de Capcom et des dents qui sortent du décor façon Salamander. Le manque d'inspiration est flagrant, malgré un design plutôt sympathique, très organique. Aces - Irons Eagle 3 (Activision - 1989) est un repompe intégrale de Top Gun en nettement moins réussi. Sunsoft adapte Afterburner 2 (Sunsoft - 1989), le fameux hit des salles d'arcade de Sega (le Sega Enterprise du porte-avion est modifié en Sun Enterprise, un grand moment), avec un insuccès frappant. C'est moche, le gameplay est faible et on préfère passer directement à autre chose. A noter que Afterburner (Tengen - 1989) premier du nom est sorti la même année et révèle tout aussi médiocre. Il faut d'ailleurs signaler que ces adaptations ont eu lieu sans l'accord de maître Sega, un vrai scandale. C'est cette année que Taito adapte son Tiger Heli / Kyuukyoku Tiger (Taito - 1989) sur NES dans une version pas très belle mais qui conserve le dynamisme de l'original. Petite surprise avec un Burai Fighter (Taito - 1989) assez sympathique qui innove un peu. Du côté des mélanges exotiques, Blaster Master (Sunsoft - 1989) est un cocktail de shoot horizontal et de jeu de plate-forme assez sympathique

SCREENSHOT 1989 NES

Gun Nac (Compile - 1990) est programmé par Compile est tout simplement le papa de Super Aleste sur Super NES ! Un très bon shoot vertical avec un armement très impressionnant qui est l'un des très rares jeux de la NES à pouvoir rivaliser avec les jeux PC-Engine au niveau du gameplay. Il s'agit certainement du meilleur shoot'em up de la NES, malgré son bestiaire complètement délirant (des lapins, des carottes volantes, des faces sur un cratères...). On y retrouve certaines armes de Super Aleste comme la boule éclatante où les tirs multiples. L'adaptation de Drop Zone (Mindscape - 1990), le fameux jeu d'Archer Maclean très inspiré de Defender est sympathique. F-15 Strike Eagle (Microprose - 1991) est un jeu de tir à la première personne en avion dans la lignée de Top Gun, en nettement moins bon. L'année suivante, Microprose remet le couvert avec F-117A Stealth Figher (Microprose - 1992) qui propose des voix digitalisées mais le gameplay et la réalisation sont très similaires à leur précédent titre, c'est-à-dire vraiment faibles. . Konami se parodie lui-même avec le fameux Parodius Da! (Konami - 1990) qui est du niveau d'un Gradius, donc très bon. Bonne surprise avec Crisis Force (Konami - 1991), un shoot plutôt ambitieux qui s'en tire très bien et propose presque une action digne des shoots de la PC-engine. Evidemment, Konami qui est derrière ce titre n'est pas débutant dans le genre, néanmoins ce titre méconnu mérité d'être signalé, d'autant qu'il s'agit d'un des meilleurs shoot'em up de la NES. C'est franchement impressionnant, il y a de nombreux tirs, des ennemis qui ressemblent à quelque chose et même des bâtiments qui se font détruire ! Battle Formula (Sunsoft - 1991) est un curieux mélange de course et shoot'em up, qui n'est pas spécialement convainquant mais qui attire l'oeil pendant quelques secondes, pour la tentative. Tetrastar The Fighter (Taito - 1991) est l'une des dernières tentatives du développeur japonais dans le domaine, assez peu convainquante, il faut bien l'avouer. Codemasters nous sort un mauvais remake de Afterburner avec Mig-29 Soviet Fighter (Codemasters - 1992) qui est épouvantablement nul.

SCREENSHOT 1990 à 1992 NES

Finalement la NES aurait reçu une grosse quantité de shoot'em up mais la qualité est très variable. On retiendra les débuts de certains développeurs comme Hudson, Konami, Capcom, Namcot ou Compile qui tiennent indéniablement le haut du pavé sur cette machine. Pour ma part, les meilleurs titres du genre sont Gun Nac, The Guardian Legends, Crisis Zone et Life Force, sachant que Gun Nac est typiquement dans l'esprit des jeux PC-Engine qui suivront (forcément quand il y a Compile derrière...).

LA MASTER SYSTEM, quelques jeux à retenir et beaucoup à oublier...

Astro Flash (Sega - 1985) s'en tire honorablement, dans le domaine du shoot horizontal avec un vaisseau qui peut se transformer provisoirement en robot. La version de Choplifter (Sega - 1985) est largement meilleure que sur NES car plus jouable et moins difficile. C'est un véritable plaisir de retrouver un tel classique du jeu d'arcade dans une version agréable. Action Fighter (Sega - 1986) est un mélange de course et de tir où l'on dirige une moto à travers des villes qui doit tirer sur d'autres motos, éviter les voitures et ramasser des Power Up. C'est franchement anecdotique. Toujours en puisant dans ses hits d'arcade, Sega cherche à convertir Space Harrier (Sega - 1986) dans une version que l'on préfère oublier. Astro Warrior (Sega - 1986) montre que Sega sait également un bon shoot'em up vertical des familles, pas transcendant mais qui se laisse jouer sans difficulté. Toujours seul pour alimenter sa machine, Sega sort Fantasy Zone (Sega - 1986), le shoot'em up très coloré mettant en scène Opa Opa. Le premier pilier du shoot'em up horizontal est bien entendu la conversion de R-Type (Sega - 1987), le hit d'Irem converti par les soins de Sega et Compile. Cette version est bien entendu nettement inférieur à l'arcade mais parvient à conserver la substance du titre. Sega se charge lui même de la conversion de Afterburner (Sega - 1987), qui dépasse nettement et sans surprises les pauvres versions de la NES. Fantasy Zone 2 (Sega - 1987) continue dans la lignée du premier volet, toujours aussi coloré et bon enfant à en devenir glauque. Dans la foulée, Sega balance un troisième opus, Fantasy Zone 3 (Sega - 1987), conceptuellement différent.

La Master System aurait droit à son titre de choix, le fameux Aleste (Compile - 1988), adapté du MSX qui sera renommé Power Strike. Avec son action intense et l'absence de problèmes d'affichage, Aleste s'impose avec brio comme le meilleur shoot'em up de la machine. Les ralentissements sont salutaires, vu la difficulté du titre ! On ne peut qu'applaudir une nouvelle fois l'excellent travail de Compile, un acteur majeur du shoot'em up durant les périodes 8/6 bits. A l'inverse Blade Eagle 3D (Sega - 1988), utilisant les lunettes de la Master System n'est guère convainquant. Toujours chez Sega, qui approvisionne décidemment beaucoup sa machine, Bomber Raid (Sega - 1988) est un peu dans la veine des 1942 et 1943 de Capcom. Bomber Raid est une bonne surprise, pas exceptionnel, mais vraiment sympathique à jouer, sûrement meilleurs que les jeux du même genre sur NES. Dans le même genre la même année, Sega récidive avec Scramble Spirits (Sega - 1988) qui ressemble énormément à Bomber Raid en plus dynamique, mais avec d'importants clignotements qui gâchent un peu le jeu. Thunder Blade (Sega - 1988) s'en tire plutôt honorablement même la borne d'arcade est bien loin... Sega reprend Space Harrier pour en faire un jeu jouable avec ses lunettes 3D, Space Harrier 3D (Sega - 1988) qui est aussi faible que la version précédente, l'intérêt de la borne venant surtout de sa qualité graphique.

SCREENSHOT 1985 à 1988 MASTER SYSTEM

Cloud Master (Taito - 1989) est exactement comme la version NES (Chuka Taisen) avec son ambiance et ses shops. La version de Desert Strike (Domark) n'est pas mal, bien que nettement moins belle que celle sur Megadrive. La version de Xenon 2 fait franchement peine à voir et n'est absolument pas représentative du jeu original des Bitmap Brothers. Super Space Invaders (Domark) n'apporte franchement rien à l'original, hormis des décors. Trop ambitieux, Sega tente de convertir Galaxy Force (Sega - 1989) mais le résultat est médiocre. Aerial Assault (Sega - 1990) est un shoot vertical toujours avec des avions, comme souvent chez Sega à cette période. Le résultat n'est pas vraiment mémorable. La même année, Titus adapte son fameux Fire & Forget 2 (Titus - 1990), bien connu des amateurs d'ordinateur. La conversion perd nettement en qualité graphique mais l'originalité du titre reste présente.

Plus raisonnable, la conversion du Forgotten Worlds de Capcom (Sega - 1991) n'est pas terrible mais loin d'être aussi catastrophique que les conversions des bornes Sega, bien plus puissante que les consoles actuelles. Line of Fire (Sega - 1991) est un shoot étonnant mais vraiment peu réussi. Il fallait que Sega tente encore l'impossible avec G-Loc Air Battle (Sega - 1991), le fameux jeu présent dans les bornes R360. Cette version ressemble beaucoup à un Top Gun sur NES, mais d'un intérêt tout aussi limité. Ace of Aces (Sega - 1991) est un simulation d'avion assez catastrophique. Air Rescue (Sega - 1992) est une bombe reprise de Choplifter qui l'améliorer sur certains points, tout en baissant sa difficulté surhumaine. C'est Taito qui offrira un dernier feu d'artifice à la Master System avec la conversion de Sagaia (Taito - 1992), la suite de Darius. Sagaia est l'un des meilleurs shoot horizontal de la machine aux côtés de R-Type. Enfin, c'est Compile qui signera le bouquet final de la machine avec Aleste 2 (Compile - 1993), qui va rejoindre directement le premier volet sur le podium des meilleurs shoot'em up de la machine.

SCREENSHOT 1989 à 1993 MASTER SYSTEM

On retiendra surtout R-Type et Sagaia en matière de shoot'em up horizontal et les deux Aleste en shoot vertical, avec peut-être une mention pour Choplifter et son clone, Air Rescue. Quoiqu'il en soit, même si certains jeux sauvent un peu la mise, on est loin d'obtenir des grands hits en la matière. Cependant, les meilleurs shoots de la Master System rivalisent sans problème avec les meilleurs de la NES.

LA PC-ENGINE, l'impératrice du shoot'em up

Parler des shoot'em ups est indissociable de parler de la PC-Engine. C'est un fait et bien des raisons expliquent cela. D'une part cette machine était nettement supérieure aux NES / Master System et se rapprochait plus de ce que l'on trouvera plus tard sur 16 bits que des 8 bits. D'autre part, elle accueillit un nombre absolument hallucinant de shoot'em up. C'est bien simple il ne se passait pas un mois sans que ne débarque un nouveau jeu du genre. La vitesse supérieure sans aucun doute avec autant de conversions d'arcade que de jeux orignaux particulièrement marquants. On attaque ce gros chapitre avec l'année 1988 et la sortie des premiers jeux sur PC-Engine.

Mention spéciale pour Dragon Spirit (Namcot - 1988), qui est à la fois le premier jeu sur PC-Engine auquel j’ai joué et l’un de mes premiers amours en matière de shoot’em up. Bien meilleure que la version NES, cette conversion brille par ses graphismes, ses musiques et son univers. Un petit bijou de gameplay, pas évident à finir (satané boss final) mais qui mérite la plus haute considération. Qu’on en débarque après avoir joué à la NES et la Master System, découvrir la PC-Engine avec Dragon Spirit provoque un certain émoi. Une idée par niveau, en rapport avec le décor, un système de power up bien pensé (gagner une tête rend le dragon bien plus destructeur mais également plus gros, ce qui oblige à la prudence) et une ambiance fantastique en font l’un des meilleurs titres de la gamme de shoot sur PC-Engine. Avec Fantasy Zone (Nec Avenue - 1988), l’écart entre la Master System et la PC-Engine est nettement moins prononcé que celui entre Dragon Spirit sur NES et PC-Engine. Fantasy Zone reste égal à lui-même, assez spéciale et très coloré, au point d’en devenir légèrement troublant. Un jeu anecdotique sur ce support. Namcot adapte le vieux Galaga (datant tout de même de 1981) dans une version 1988 intitulée Galaga'88 (Namcot - 1988), une version plus belle mais qui n’apporte finalement pas grand-chose.

Alors que la PC-Engine fait ses débuts, Hudson Soft a immédiatement converti R-Type (Hudson Soft - 1988), le monument de Irem, père fondateur du shoot’em up moderne. La conversion fait mouche, écrasant au passage la version Master System et dote la PC-Engine d’un grand classique du genre. Rapide, précis et surtout difficile, R-Type possède un charme intemporel. Devant R-Type, on s’incline. Comme si ce n’était pas suffisant, Hudson enfonce le clou avec la conversion de la seconde partie de la guerre contre l’empire Bydo, R-Type 2 (Hudson Soft - 1988), qui se déroule immédiatement après le premier. Pas de gros changements, si ce n’est une difficulté encore accrue…Cette fois, c’est tellement dur qu’on frôle l’indigestion. A noter que les deux seront groupés dans une fameuse compilation sur support CD-rom. NEC Avenue se fait le spécialiste des conversions des jeux Sega, avec notamment Space Harrier (NEC Avenue - 1988). Je n’ai jamais eu beaucoup de goût pour les hits d’arcade de Sega que sont Space Harrier et Afterburner, qui sont avant tout des « rides » où la machine est une condition indispensable. Avec ses pauvres graphismes, la version PC-Engine de Space Harrier reste tout aussi insipide que la précédente sur Master System.

SCREENSHOT 1988 PC-ENGINE

On passe maintenant à l'année 1989. Atomic Robo Kid Special (ULP - 1989) est un shoot un peu original on l’on tire un robot qui peut aussi bien aller vers la droite que vers la gauche. Rien de très spécial à signaler, si ce n’est qu’on est bien loin des shoots frénétiques habituels de la console. Barunba (Namcot / Zap Corp - 1989) conserve une certaine originalité avec des tirs directionnels dans un jeu horizontal où se succèdent de nombreux changements de scrolling. La formule traditionnelle est un peu modifiée et cela donne un tout nouveau jeu, très sympathique. Gunhed (Hudson Soft / Toho Sunrise - 1988) déboule en 1989. Attention poids lourd, la sortie de Gunhed ne passe pas inaperçu. C’est bien simple le titre de Toho, cousin des Aleste devient rapidement LA référence du genre sur PC-Engine. Ce shoot’em up horizontal propose un système d’armement très complet, une bien belle réalisation et une action intense. Taito adapte son shoot d’arcade Heavy Unit (Taito - 1989), au scrolling horizontal et à la difficulté assez titanesque.

Toujours chez Taito, c’est le fameux Kyuukyoku Tiger (Taito - 1989) qui a les honneurs d’une adaptation sur PC-Engine. Egalement connu sous le nom de Tiger Heli chez nous, ce shoot vertical où l’on dirige un hélicoptère est une fois de plus une réussite, du genre à envoyer le Thunder Blade de Sega directement en enfer. Ordyne (Namcot - 1989) est un shoot horizontal de Namcot assez original mais loin d’être vraiment convainquant. La conversion du fameux hit d’arcade P-47 est un peu légère et ce titre est loin d’atteindre les plus hautes marches du podium sur cette machine. Pas très convainquant techniquement, en retrait par rapport aux shoots les plus frénétiques de la machine, P-47 fait vraiment figure d’ancêtre obsolète. NEC Avenue s’illustre avec une nouvelle conversion d’un titre culte de Capcom, l’excellent Side Arms (NEC Avenue - 1989). Toujours aussi dynamique, ce titre est une bonne référence dans le domaine du shoot horizontal. Rock On (Bigclub - 1989) est un shoot étrange et assez mou qui ne laisse pas un sentiment impérissable, loin de là.

Histoire de varier un peu les univers, Pack-in Video propose les fonds marins avec Deep Blue (Pack-in-Video - 1989), un shoot assez faiblard tout de même. L’originalité seule ne suffit pas.Toujours plus loin dans le délire, Hani in the Sky (Face - 1989) est un shoot vertical où l’on dirige un bout de bois qui peut tirer dans plusieurs directions, comme dans Barunba. Verticalement, cette idée ne présente toutefois pas le même intérêt. Mister Heli no dai bouken (Irem - 1989) est un shoot amusant et assez original où l’on peut tirer dans plusieurs directions et aller son rythme, un peu comme dans Fantasy Zone, en nettement mieux fait.

SCREENSHOT 1989 PC-ENGINE

Download (NEC Avenue - 1990) est un très bon shoot de Nec Avenue qui n’et pas une conversion d’arcade cette fois. Avec son look futuriste et son action, Download est une franche réussite qui montre que NEC n'est pas seulement doué pour les adaptations. Une nouvelle conversion pour NEC Avenue avec Daisenpu (NEC Avenue - 1990), un titre sorti en arcade chez Toaplan, le fameux développeurs de shoot’em up. Shoot vertical dans la veine de 1942 et 1943 de Capcom, Daisenpu n’est clairement pas la meilleure réalisation de Toaplan mais s’en short honorablement, tout en paraissant un peu fade à côté des shoots plus dynamiques que l’on trouve sur la machine. Cyber Core (IGS - 1990) est un shoot vertical de très bonne facture, qui reprends le système de tir sur deux hauteurs de Xevious et Dragon Spirit, dans un univers envahit par les insectes où vous aurez tout le loisir de vous métamorphoser en récupérant des bonus. Très bon shoot, un peu facile dans l’ensemble mais vraiment dynamique.

De la même équipe que le fabuleux Super Star Soldier, Aero Blasters (Interstate/Kaneco/Hudson Soft - 1990) est un très bon shoot horizontal, bien dynamique avec de la mise en scène et des passages de gameplay variés. C’est du tout bon, d’autant que le jeu est jouable à deux, fait peu courant à l’époque. Conversion d’arcade, Armed Formation (Nichibutsu - 1990) a la particularité d’être sans pitié avec le joueur, avec ses morts instantanés et ses tirs TATCEAGV, c’est-à-dire les Tirs A Tête Chercheuse Et A Grande Vitesse. Un shoot valable, pas inoubliable, qui vaut surtout pour son challenge. Burning Angels (Naxat Soft - 1990) est un shoot vertical jouable à deux, avec des héroïnes sexy, plutôt sympathique même s’il est bien dur de passer après Gunhed et Super Star Soldier. NEC Avenue continue d’alimenter la PC-Engine en conversion d’arcade avec cette fois Darius Alpha (NEC Avenue - 1990) de Taito, une version qui ne met en scène qu’une succession d’affrontement contre les boss, d’un intérêt bien limité.

Double Ring (Naxat Soft - 1990) aurait pu avoir la carrure d’un très bon shoot s’il avait été un poil plus difficile. Néanmoins, les graphismes et les myriades incessantes d’ennemis jouent en sa faveur. A l'inverse Final Blaster (Namcot - 1990) est assez décevant. Cette nouvelle production de Namco fait pâle figure en comparaison des Dragon Spirit et Dragon Saber. La seule nouveauté est la possibilité de se déplacer vers l’avant ou vers l’arrière. Le reste est assez classique, pour ne pas dire assez plat, et la réalisation ne vient même pas relever le niveau. Irem, décidemment très présent sur PC-Engine (R-Type, Ninja Spirit) adapte son Image Fight (Irem - 1990) de l’arcade. Si la version jouait dans la cours des grands, cette version PC-Engine, en tout point meilleure, souffre de la féroce concurrence sur ce support et peine à se démarquer face à des monstres comme Gunhed ou Super Star Soldier.

Override (Sting / Data East - 1990) est un shoot de Sting vraiment très speed et dynamique de Sting, que l’on retrouvera bien plus tard aux commandes de Treasure Hunter G sur Super NES. C’est du bon shoot des familles, bien rapide comme il faut. Paranoia (Naxat Soft - 1990) est un shoot’em up très étrange de Naxat Soft au pays des crustacés qui rappelle que les clignotements ne sont pas réservés à la NES. Sans être catastrophique, le titre de Naxat Soft se révèle bien anecdotique et donc très dispensable. Toujours chez Naxat Soft, Psycho Chaser (Naxat Soft - 1990) s’en sort un peu mieux, dans le registre du shoot’em up futuriste et vertical. On dirige un mecha que l’on peut upgrader à chaque niveau. Sans être exceptionnel, Psycho Chaser se démarque néanmoins du reste de la production, ce qui n’est déjà pas si mal. Attention, le moindre impact est fatal, aucune pitié pour les erreurs. Les créateurs du fameux Super Volley Ball (référence à l’époque) balancent un très bon shoot, Rabio Lepus Special (Video System - 1990), histoire de continuer à glorifier le Killer Rabbit des Monty Python. C’est du bon shoot, bien dur comme il faut, avec les quotas de boulettes et de bonus à ramasser (carottes dans des emballages aluminium).

Saint Dragon (Aicom Corporation - 1990) est un shoot horizontal qui tente de convaincre avec son design stylisé et ses petites subtilités de gameplay. Malheureusement, le résultat est honorable mais loin d’être au niveau des meilleures productions de la machine. On s’ennuie rapidement, à cause du manque de pêche de l’action. Space Invaders, la gloire de Taito une dizaine d’année auparavant, reviens dans une version PC-Engine identique à l’arcade, Space Invaders Fukkatsu no Hi (Taito - 1990). Oui, vous avez bien lu, identique à la borne d’arcade. Autant dire que cette version n’a aucun intérêt. Il appartient à une ère révolue et ce n’est plus du tout ce que l’on attends d’un shoot en 1990. S’il ne fallait retenir qu’un seul shoot sur PC-Engine, le plus emblématique serait sans aucun doute Super Star Soldier (Interstate/Kaneco/Hudson Soft - 1990). Aux côtés de Gunhed, il s’agit tout simplement de ce qui se fait de mieux sur la machine en shoot vertical. Une action intense, des armes excellentes, une précision à toute épreuve, un gameplay parfait valorisé par un design superbe, Super Star Soldier est un monument du genre.

Déjà apparu sur Master System, Thunder Blade (NEC Avenue - 1990) revient grâce aux bons soins de NEC Avenue, qui nous offre l’un des écrans titres les plus moches qui soit. On ne comprend pas très bien où a voulu en venir NEC Avenue avec cette conversion exécrable. Même la version Master System s’en tire mieux. C’est lent, c’est moche et ça rame. La version Master System avait au moins le mérite d’être simplifiée à bon escient. Dans un contexte original, Toy Shop Boys (Victor Musical Industries - 1990) propose de diriger une escouade de jeunes qui volent avec chacun une arme de prédilection, pistolet, sabre laser et boomerang. Hormis l’originalité de la chose, il vaut mieux éviter, même si on a déjà vu pire sur la machine.
Toujours chez Victor, Veigues (Victor Musical Industries - 1990) est un shoot médiocre où l’on dirige un robot. La jouabilité est mauvaise et une minute de jeu suffit pour se dire qu’on n’y reviendra jamais. A noter que le nom de Game Arts apparaît à l’écran titre.

Antique titre de Namco, de la grande époque des débuts du shoot, Namco ressort Xevious (Namco - 1990) des placards. Evidemment, ce titre n’a pas sa place sur les machines actuelles mais Xevious reste un classique. Même avec une bonne refonte, ça sent bon le vieux. IGS revient dans le domaine du shoot, après le très bon Cyber Core. Violent Soldier (IGS - 1990) est un shoot assez sympathique où l’on dirige un vaisseau qui a la possibilité d’ouvrir un bec pour tirer. Plutôt joli, Violent Soldier est sympathique mais loin d’être indispensable. Un peu mou tout de même, surtout comparé à un Aero Blasters. La conversion de After Burner 2 (NEC Avenue - 1990) par NEC Avenue (qui se chargera de la majorité des adaptations des hits d’arcade de Sega) écrase sans peine les versions NES comme Master System. Toute la différence de puissance est là : c’est plus beau et plus rapide. Après, After Burner reste égal à lui-même, loin d’être aussi sophistiqué que les shoot à la représentation plus classique.

SCREENSHOT 1990 PC-ENGINE

Très bon shoot horizontal, Dead Moon (T.S.S. - 1991) s’illustre par ses graphismes, très irréguliers mais parfois superbes comme le niveau sur la lune. Avec son armement bien impressionnant et son action incessante, Dead Moon rejoint le cercle des meilleurs shoot’em up horizontaux de la machine. Dragon Saber (Namcot - 1991), la suite du fameux Dragon Spirit parait en 1991, converti de l’arcade par les soins de Namco. Au menu, un jeu à deux, des grraphismes bien améliorés et des effets spéciaux très impressionnants. Pourtant, malgré ses évidentes qualités, Dragon Saber ne parvient pas à atteindre son grand frère, plus lisible, et avec des musiques meilleures. Dragon Saber s’inscrit tout de même parmi les meilleurs shoot verticaux de la machine. Hudson Soft, grand spécialiste de la machine nous sort Final Soldier (Hudson Soft - 1991), un shoot qui rappelle étrangement Super Star Soldier. Seulement autant Super Star Soldier était vraiment exceptionnel, autant Final Soldier est banal. Ca reprend quelques idées de Gunhed, de Super Star Soldier sans parvenir au niveau de ces titres. Final Soldier reste sympathique mais vraiment décevant. La flamme n’y est clairement pas et l’ennuie pointe rapidement le bout de son nez.

Konami découvre tardivement la PC-Engine, après avoir offert ses services principalement au MSX et à la NES. La conversion de Gradius (Konami - 1991) arrive donc assez tard, même s’il s’agit d’une version meilleure que sur NES, Gradius sent bon le vieux en débarquant sur PC-Engine, même s’il conserve sa profondeur. Il aurait dû sortir trois ans avant sur cette machine ! Catégorie shoot mignon, Magical Chase (Palsoft/Quest - 1991) narre les aventures d’une sorcière sur son balaie. Le jeu est signé Palsoft et Quest (connu plus tard pour la série Ogre Battle), avec scrolling horizontal et une ribambelle d’ennemis bien délirants et colorés. Très amusant, Magical Chase réussi l’alliance de l’ambiance délirante et du gameplay bien calibré. Toujours dans l’optique d’alimenter sa machine avec des conversions d’arcade, Hudson Soft converti le fameux Raiden (Hudson Soft - 1991). Développé à l’origine par Seibu Kaihatsu, Raiden est l’un des shoots les plus marquants des années ’90. La conversion s’en tire honorablement, tout de même assez loin du jeu d’origine mais cela fait plaisir de retrouver un jeu aussi excellent.

La conversion de Salamander (Konami - 1991) arrive pile poil en compagnie de celle de Gradius, dotant la PC-engine de deux nouveaux grands classiques du shoot arcade. Salamander reprend la version d’arcade en faisant passer à la trappe le système de la version NES. Sans être du niveau de l’original, cette conversion est bonne malgré une difficulté assez corsée. 1943 Kai (Naxat Soft - 1991) est une conversion du fameux titre de Capcom, largement supérieur à la version NES, ce qui ne l’empêche pas d’être loin des meilleurs productions sur PC-Engine, c’est dire la différence de niveau flagrante entre les deux. Coryoon (Naxat Soft - 1991) vous place aux commandes d’un petit dragon parti sauver une princesse d’un mauvais sort. Ce petit shoot horizontal délirant est vraiment agréable, aussi joli que frénétique. Mentions spéciales pour les ennemis mignons et le rythme du jeu. Un bon petit shoot bien sympathique.

SCREENSHOT 1991 PC-ENGINE

Taito adapte son fameux Chuka Taisen, déjà apparu sur les précédentes 8 bits, dans une version plus belle et un peu différente appelée Gukuraku Chuka Taisen (Taito - 1992). Toujours aussi frais mais nettement en retrait face aux meilleurs jeux de la machine. Après s’être enfin décidé à développer sur PC-Engine, Konami balance son shoot’em up débile, Parodius (Konami - 1992), pour rejoindre les excellentes conversions de Gradius et Salamander. Au menu, une version bien supérieure à celle de la NES, mais l est déjà bien tard en 1992 et c’est plutôt vers la Super Famicom que l’on se tourne pour comparer, et là, il n’y a pas photo. Evidemment, le jeu est excellent comme à l’accoutumée, dommage qu’il soit sorti si tardivement. La talentueuse et mythique équipe de Red reprend la licence PC Genjin (également connu sous le nom de Bonk ou PC Kid) pour un shoot horizontal endiablé, PC Denjin (Hudson Soft/Red - 1992). Très joli, dynamique et coloré, PC Denjin est un très bon shoot’em up horizontal, au moins aussi dérangé qu’un Parodius.

Soldier Blade (Hudson Soft - 1992) se veut l’héritier (et la dernière incarnation) de la fameuse lignée de shoot de Hudson Soft, après Star Soldier, Super Star Soldier et Final Soldier. Malgré un design réussi, des sprites énormes et un armement tonitruant, la flamme n’y est toujours pas et l’ennuie arrive aussi rapidement que dans Final Soldier. Le dynamisme et la précision de Super Star Soldier sont décidemment bien loin. Soldier Blade est une bonne déception qui ne rivalise pas avec les anciennes merveilles de la machine, un comble quand on connaît la lignée de ce titre. C’est d’autant plus inexcusable que Soldier Blade sort à une époque où Hudson Soft maîtrise complètement la machine. Les armes sont tellement puissantes qu’il suffit de balayer l’écran de gauche à droite, autant dire que l’on a vu mieux en matière d’action. En 1992, Taito adapte Tatsujin (Taito - 1992) sur PC-Engine, le shoot de la fameuse équipe Toaplan (qui deviendra Cave bien plus tard). Le résultat est une conversion honorable, un jeu de tir sympathique, assez difficile, mais qui ne rivalise pas avec les meilleurs du genre sur PC-Engine. Néanmoins, Tatsujin reste plutôt agréable.

C'est en 1992 que sort Terra Cresta 2 (Nihon Bussan - 1992) On se souvient du premier Terra Cresta, qui avait été adapté sur NES. Le résultat est un shoot intéressant, avec de nombreuses formations, mais qui est loin de laisser un souvenir mémorable. Toilet Kid (Media Ring Corporation - 1992) est un titre qui vaut surtout pour son introduction carrément mythique, où un enfant se réveille en pleine nuit pour aller aux toilettes et se retrouve happé par la cuvette. Le reste est plus conventionnel et ne mérite pas vraiment que l’on s’attarde dessus. Konami continue de ressortir ses anciens hits et après Gradius, Salamander et Parodius, c’est au tour du tout mignon Twin Bee (Konami - 1992) de venir faire un tour sur PC-Engine. Très coloré, Twin Bee est une petite perle de bonne humeur qui mérite bien qu’on lui rendre hommage pendant quelques heures. Pas très difficile, Twin Bee reste un bon petit classique, jouable à deux.

SCREENSHOT 1992 PC-ENGINE

La PC-Engine succédé à la NES en terme de quantité, mais avec une qualité sans équivalent. La plupart des titres PC-Engine écrasent sans problème l’intégralité des jeux du genre sur NES et Master System. La PC-Engine représente l’âge d’or du shoot’em up, notamment l’année 1990 qui aura été un cru exceptionnel. Très fournit de base, la machine de NEC aura les honneurs de nombreuses sorties sous format CD-Rom, avec encore plus de shoots monumentaux, ce que nous verrons dans notre troisième partie. L’avalanche de sortie sur PC-Engine ne laisse aucun doute, cette machine aura régné quelques années sur le genre.

LA GAMEBOY & LES AUTRES : COMING SOON

LES INCONTOURNABLES SUR 8 BITS
NES The Guardian Legend, Gun Nac, Life Force, Crisis Zone
MASTER SYSTEM R-Type, Aleste, Aleste 2
PC-ENGINE Dragon Spirit, Gunhed, Aero Blasters, Super Star Soldier
GAMEBOY Nemesis, Nemesis 2

Yan Fanel, février 2005

Sources
http://www.gamefaqs.com pour les queques dates qui me manquait.

Remerciements
Remerciements à Alexandre Faure pour m'avoir fait découvrir la PC-Engine.