![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
LES BATISSEURS DE REVE - Daniel Ichbiah
La littérature sur le jeu vidéo n’est pas réellement abondante, encore moins lorsqu’il s’agit de l’histoire de ce média. Les bâtisseurs de rêve est une étude menée par Daniel Ichbiah qui prend le parti pris de retracer l’histoire de jeu vidéo en suivant l’un des acteurs français les plus reconnus dans le domaine Philippe Ulrich. En partant et en suivant la vie peu commune, Daniel Ichbiah remonte les origines du jeu vidéo et les diverses évolutions qu’à connu ce média, à travers quelques grands jeux présentés, des titres considérés comme fondateurs qui ont apporté une grande pierre à l’histoire du jeu vidéo.
La lutte entre Sega et Nintendo, les problèmes de droit liés au jeu Tetris, la genèse des plus grands jeux PC sont traités avec un grand sérieux et énormément d’anecdotes qui témoignent d’un énorme travail de documentation. Les acteurs français tiennent une place de choix dans cette grande rétrospective qui, si elle n’est pas parfaite, a le mérite de retracer avec sérieux l’évolution du jeu vidéo et de son marché, notamment aborder sous l’aspect conception. Daniel Ichbiah revient sans cesse sur les grands auteurs (concepteurs) de jeu vidéo, explique leurs visions sur un sujet précis, leur mouvance intellectuelle pour arriver aux produits que l’on connaît tous.
Voilà un travail très ludique puisqu’il parle avant tout de jeux, qui servent de fils conducteurs pour retracer l’histoire du jeu vidéo avec brio et élégance. Les considérations plus profondes sur le média sont les bienvenues et la lecture de cet ouvrage est particulièrement agréable, surtout pour les friands d’anecdotes savoureuses sur les développeurs.
On pourrait reprocher à ce travail une certaine complaisance dans les citations des auteurs français, alors que tous les grands créateurs japonais ou américains ne sont pas nécessairement abordés. Néanmoins, ce livre se veut un miroir de la naissance et de l’évolution de ce média dans les années quatre vingt dix et s’il ne fait que retracer l’historie du jeu vidéo à travers ses plus grands hits, il ne mentionne pas l’existence de jeux tout aussi marquants, mais au succès moindre.
L’effort de documentation est considérable, et le fil conducteur est habillement utilisé pour dépeindre un univers aux multiples facettes, pas toujours glorieuses, qui fascine depuis plusieurs années un nombre grandissant de personnes à travers le monde. Ce livre n’a aucune peine à devenir une référence dans le domaine en France, étant donné la pauvreté dans le domaine, d’autant qu’il ne diabolise pas le jeu vidéo, ne s’attardent pas sur les polémiques diverses qui ont pu frapper ce média. Il s’intéresse essentiellement à la conception et aux auteurs des jeux importants, ce qui est tout à son honneur. Une lecture fortement conseillée.
Au chapitre des lourdes erreurs, l’auteur confond Ultima et Dragon Quest en évoquant le succès colossal de la série des Ultime au Japon. Dragon Quest étant inspiré à l’origine de Ultima, il ne fait aucun doute que l’auteur évoquait le fameux cas de Dragon Quest au Japon. Moins importante, la mention de versions de Ridge Racer sur PlayStation et sur Saturn est également une erreur, que le lecteur averti aura remplacé par une comparaison entre Ridge Racer sur PlayStation et Daytona USA sur Sega Saturn, les deux jeux de course phares de ces consoles qui ont été souvent comparé à leur époque.
Yan Fanel, janvier 2005